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Source:
Interprétations Diverses
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Devoir de vacances : Diam's - Jeune Demoiselle
Dans une première partie, je montrerai comment la chanson marque l’avènement de la drague numérique. Ensuite, je m’attacherai à souligner la vision conservatrice d’une Diams "ségolènisée". Enfin, je mettrai en lumière les présupposés libéraux que sous-tend Jeune Demoiselle, le titre ultime des boîtes de province.
Diam’s dragouille sur le web. Sans complexe : "J’t’ai pas trouvé sur la planète / J’te trouverais peut-être sur Internet, qui sait ?". Ce nouveau mode de séduction change profondément les codes. On n’offre plus des roses, on ne laisse plus une petite annonce, on laisse simplement son e-mail : "Jeune demoiselle recherche un mec mortel [...] Si t’as les critères, babe, laisse moi ton e-mail". L’e-mail est un élément capital de la chanson de Diam’s. Ainsi la rappeuse aurait aisément pu le remplacer par le vocable "phone-tél" qui offrait une rime plus efficace : "Jeune demoiselle recherche un mec mortel [...] Si t’as les critères, babe, laisse moi ton phone-tél". Mais Diam’s préfère insister sur l’e-mail. A l’image de sa génération, elle refuse le contact humain direct et préfère jauger les qualités du possible partenaire par le biais d’une liaison épistolaire fondée sur la preuve par l’image : "PS : l’adresse, c’est jeunedemoisellerecherche(a)hotmail.fr / Si vous pouvez joindre 2 photos / Parce qu’on sait qu’une c’est de la triche".
Représentante officielle des "djeun’s", Diam’s est néanmoins conservatrice dans ses idéaux. Malgré la profusion de l’Internet et la drague au kilomètre offerte par Meetic, Diam’s croit à l’amour dans sa version la plus pure : "Dans mes rêves, mon mec m’enlève et m’emmène". L’e-mail est curieusement remplacé par un cheval et un beau destrier. La rappeuse ne cherche pas un mec pour se payer une baise aux chiottes, mais plutôt pour kiffer sa vibe paisiblement : "Jeune demoiselle recherche un mec mortel […] Un mec fidèle et qui n’a pas peur qu’on l’aime". On perçoit ici la peur du changement et de l’incident. La vie doit suivre son cours paisiblement, régie par des principes simples et moraux : "Mon mec a des valeurs et du respect pour ses sœurs", "Mon mec est clean". Sa philosophie se rapproche de celle de Ségolène Royal pour qui elle a d’ailleurs plus ou moins annoncé son soutien. Diam’s, comme la présidentiable poitevine, voit la famille comme un pilier fondamental. A l’opposé de la pensée de mai 68. Assez proche des idéaux (supposés) de mars 2006 : travail, famille, CDI.
On reproche à Ségolène Royal d’être blairiste. On pourrait faire le même procès libéral à Diam’s. Si on analyse les paroles de la chanteuse, Meetic ressemble à un supermarché de l’amour, où l’on vient faire ses emplettes avec une longue liste de courses : "Mon mec a du charme et du style à la Beckham / Il a la classe et le feeling tout droit sorti d’un film / Le charisme de Jay-Z et le sourire de Brad Pitt". Diam’s transforme la drague en une sorte de recherche avancée. Le principe n’est plus "fonce, c’est un beau gosse" mais "fonce, il correspond à une quinzaine de tes 20 critères". Diam’s le dit elle-même : "Si t’as les critères, babe, laisse-moi ton e-mail". L’incertitude de l’amour est supplantée par la stricte vérité de la statistique. Comme un conseil d’administration d’une multinationale, Diam’s voit à court terme et veut des résultats tout de suite, des éléments mesurables objectivement du genre "Mon mec me parle tout bas". On imagine que la rappeuse, ayant trouvé son "mec mortel", ne laissera pas passer la moindre perte de valeur, le moindre haussement de voix. Et comme dans toute entreprise, la chute du cours en bourse annonce souvent des licenciements…
En conclusion, Jeune Demoiselle ressemble à un manifeste de Ségolène Royal. Pas de prise de position polémique sur le Liban mais une vision de l’amour qui colle à l’air du temps, entre tout-numérique, conservatisme et libéralisme. Un discours a priori consensuel mais pas exempt de considérations idéologiques. Jeune Demoiselle est donc un tube idéal, musicalement irréprochable et idéologiquement précurseur. Sauf si Sarkozy l’emporte en 2007.
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19/07/2006
laurent
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DVD: G
de Christopher Scott Cherot
Ce n’est pas l’endroit secret pour faire jouir une femme… mais un homme. Ce film, en quelque sorte très encré dans l’actualité puisque le monde du hip-hop, Jay Z et Beyoncé en tête ont décidé de boycotter le champagne Cristal pour punir son PDG des propos tenus dans un entretien (en gros, il a dit "on n’y peut rien si 80% de nos consommateurs sont les rappeurs bling-bling"). Le monde du rap bling bling, voitures de luxe et femmes en bikini au bord de la piscine : voici le décor de ce film.
L’histoire : Un rappeur, Summer G super riche à la mode s’installe dans un quartier très comme il faut. Tre, un journaliste hip hop, va dans la région pour un entretien avec le bonhomme. Le hasard veut qu’il habite dans le quartier de sa cousine, mariée à un richissime homme d’affaires. Le hasard veut aussi que ledit rappeur soit un ex de ladite cousine, toujours amoureuse du bonhomme. C’est là que ça se gâte… Vous découvrirez la suite par vous-mêmes.
Le film est plaisant, offre une bonne musique, un bel aperçu aussi du milieu hip-hop, et plus généralement du milieu nouveau riche black américain. C’est mélodramatique à souhait.
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04/06/2006
vincent
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Matmos - The Rose Has Teeth in the Mouth of a Beast
Matador (2006)
Il y en a un qui décrit la chose bien mieux que moi, mais vu que ce billet était de toute façon écrit, publions-le tout de même...
Matmos est un duo électro qui, lorsqu’il n’exerce pas ses talents de mercenaire chez Björk, pond des album-concepts (j’ai lu quelque part qu’on parlait de ’"conceptronica") qui laissent pantois tellement ils font passer leurs confrères pour des vulgaires attardés n’ayant pas encore découvert toutes les possibilités de leurs outillages électroniques. Au hasard, isolons A Chance to Cut Is a Chance to Cure, album construit autour de samples d’opérations chirurgicales et The Civil War, album fusionnant brillamment électronique et folk anglo-saxon tradionnel (souvenez-vous). Pour ce The Rose Has Teeth in the Mouth of a Beast, Matmos nous compose 10 portaits de figures ayant marqué la communauté gay. Pardonnez mon inculture, mais mis à part quelques noms, je serais bien en peine de vous dire de qui il s’agit.
Chaque morceau étant un portrait différent, il est vain d’essayer de résumer cet album tellement cet exercice est éclectique et complètement schizophrénique. Pour parler de Valérie Solanas, féministe qui voulait tailler le sexe des hommes en pièces, Matmos nous propose un morceau répétitif principalement axé sur des superpositions de rythmiques binaires sur lequel se colle un enchevêtrement de sons non identifiables, parmi lesquels on croit reconnaître le bruit de ciseaux aiguisés. Patricia Highsmith, grand nom du roman policier, est sans surprise dépeinte à travers une mélodie très cinématographique. Elle commence comme un jazz de polars noirs qui déjoue les clichés en usant de sonorités d’un clavecin, seul rescapé du travail accompli sur The Civil War. Elle termine par un imparable crescendo alliant rythme entêtant, cuivres grondants et courses de sonorités électroniques. Joe Meek, premier producteur anglais indépendant, est associé à un furieux et très fun surf rock se clôturant sur des jolies notes orchestrales. William S. Burroughs, écrivain clé de la Beat Generation, se voit dédier la mélodie d’un piano de saloon qu’un hymne chamanique orientalisant rythmé sur des bruits machine à écrire vient interrompre. Ce dernier résume assez bien le modus-opérandi de The Rose Has Teeth in the Mouth of a Beast, un assemblage de genres antagonistes que Matmos parvient à faire tenir grâce à son alliage de sonorités électroniques faisant office de fil conducteur. C’est casse-gueule à souhait et pourtant, cela fonctionne à merveille.
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03/05/2006
ivan
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Vive la fête à l'Eden
Dimanche, expédition hors capitale pour aller voir les modo-rock-electro de Vive la fête à la salle Eden de Charleroi. En première partie, le plus pitoyable groupe que j’ai vu sur scène: les déplorables Velvet Underwear. Et pour cause, le groupe nous offre un set digne d’une fête d’école où on laisse les jeunes groupes d’adolescents en quête d’une reconnaissance admirative de leurs collègues de bancs. Le guitariste joue la discrétion, et ça le sauve, mais les deux autres sont plus pathétiques que Patrick Sébastien dans la catégorie "je suis trop génial". La chanteuse, qui se ferait éliminer au premier tour du championnat de karaoké du café de la plage de Dunkerque, essaie, sans aucune grâce, de bouger son corps sur les battements électroniques du claviériste technicien qui, lui, se la joue "je suis trop bien, je prends poses d’artiste intello avec ma clope au bec et ma mèche rebelle". Et je ne m’appesantirai point sur les commentaires affligeants entre les morceaux. On se croirait devant le best of des bides du casting de La Nouvelle Star, ce défilé de mauvais chanteurs qui fait rire gras le téléspectateur, mais qui au fond rend triste tellement c’est pathétique. Une chose m’échappe: qui laisse un instant croire à ces gens qu’ils ont du talent? Comment se fait-il qu’ils se retrouvent sur scène, ailleurs qu’au concert de midi de leur collège? C’est de la méchanceté pure que de produire un tel groupe. Dans quelle époque vit-on pour que pareille médiocrité soit tolérée par les programmateurs et pire, par le public? Où est le sens critique? Affligeant.
Vive la fête, ça marche et le public est chaud. Pour le reste, je crois que ça a perdu de sa spontanéité et que leur futur est improbable, tellement leur premier album les colle en comparaison du second dont les morceaux paraissent moins efficaces. Mais peut-on faire mieux dans le genre qu’un Maquillage, ou un Vive la fête?. La chanteuse a la pêche, et elle enchaîne les tubes sans faiblir pour une belle prestation énergique. Allez... On est pas venu pour rien.
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02/02/2006
laurent
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Public Enemy : New Whirl Odor
Hier soir, après avoir vu, distraitement - en faisant la vaisselle pour tout dire - cette nouvelle émission de trash reality TV qu’est Sexy ou pas sexy, j’ai décidé de visionner le DVD qui accompagne le dernier Public Enemy, New Whirl Odor. Je n’ai pas été déçu, même si je n’approuve pas tous les choix du groupe (son lien à Nation Of Islam par exemple) force est de constater qu’il a amené au hip hop l’engagement qui lui manquait.
Les vidéo-clips y sont plutôt sommaires - je veux dire par là qu’il n’y a pas vraiment d’intérêt à les voir et revoir, mis à part Revolution peut-être - mais les documentaires (il y en a trois) sont très intéressants. Le premier, sur le comment s’est fait le dernier disque, montre bien que dans le rap, c’est surtout une affaire de production et de producteurs. Ils passent tous en revue, et on a vraiment envie d’aller y passer une journée chez chacun de leurs studios. Le deuxième a trait au label qu’a créé Chuck D il y a une dizaine d’années. On y apprend notamment qu’il essaie de contourner la politique - souvent absurde - des majors, mais pas seulement. Il y dit également que selon lui les meilleures périodes musicales, tous genres confondus, sont 65/75 et 84/96, et qu’arriver à faire une combinaison des deux serait le but ultime de son label, Slam Jamz.
Enfin, probablement le plus intéressant et le plus vivant des reportages est celui consacré à leur tournée européenne de 2003. Particulièrement l’épisode russe, à Moscou, où l’on voit bien que l’on est plus proche d’une véritable dictature policière que d’une quelconque démocratie émergente... On a aussi droit à une prestation Public Enemy avec Audioslave qui est du pur bonheur.
Je remarque en tout cas que Public Enemy est un groupe que j’apprécie énormément, et qui me permet de passer une très très bonne soirée.
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19/12/2005
vincent
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Le Baron5 - It's so nice when you're my toy
b.y_records (2005)
Une fois n’est pas coutume, je vais faire un peu d’agriculture musicale et soutenir un artiste du terroir, j’ai nommé Le Baron5. Le Baron5 est un produit qui met à mal l’hégémonie des Girls In Hawaii sur la scène musicale brainoise vu que derrière ce nom pour le moins énigmatique, se cache Julien Van Aerschot, un garçon qui à défaut d’être brainois, a fait ses études secondaires à l’Institut Vallée Bailly, l’école alternative au Collège Cardinal Mercier où la plupart des membres des Girls In Hawaii ont usé leurs fonds de culotte. Pour enfoncer le clou et terminer cette petite digression brainoise, l’album est paru sur b.y_records, label monté par monsieur Van Aerschot et deux de ses copains, membres de Keep One Eye On Me et également issus de l’école alternative en question. Quand je dis que les Girls In Hawaii n’ont qu’à bien se tenir...
Heureusement pour les Girls, Le Baron5 n’officie pas du tout dans la même catégorie. C’est de l’électronique bricolée chez soi avec un côté cinématographique fort prononcé. Certains y voient Angelo Badalementi... C’est vrai qu’il y a un petit côté Twin Peaks avec ces morceaux jazzy alternants morceaux instrumentaux ne lésinant pas sur les nappes de synthés bon marché. Mais bon, soyons réalistes, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant que Le Baron5 soutienne la comparaison. Si c’est évident que son album pourrait être utilisé comme la bande originale d’un film, ce serait pour au plus une serie B fauchée. N’empêche que la première moitié de l’album est plutôt efficace et alterne donc morceaux "Twin Peaksiens" et électroniques assez sombres avec en apogée un furieux et désespéré Ambiant# qui, à lui seul, justifie l’écoute de l’album. Après hélas, cela devient un peu n’importe quoi. L’album enchaîne relecture cheap du générique de Strip Tease, morceaux technos à deux balles ou plus festifs, mais néanmoins inefficaces. On a un peu l’impression qu’il n’a pas su s’arrêter à temps.
Reste que cette première moitié montre que Le Baron5 a un potentiel certain. Alors, je vous invite à découvrir la chose et vous faire votre avis, car qui sait, dans 5 ans, le monsieur signera peut-être la bande originale du 3ème film de Fabrice du Welz.
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Source:
Chronic'art dans inverview de Sir Alice
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Sir Alice: Au pays d'Alice
Chronic’art: La pochette du disque fait très Alice in wonderland. Es-tu d’accord pour dire que le "pays des merveilles" est totalement flippant, qu’Alice y est plutôt malheureuse et angoissée ?
Sir Alice: La pochette n’a pas vraiment été pensée, on a pris cette photo car nous étions pressés et qu’elle était disponible. Elle a été prise alors que je faisais une vidéo pour la musique d’un ami (Mordechai Rosenbaum) après un concert à Gand, dans le couloir d’un Hotel Ibis… Elias Amari, qui était le "réalisateur", prenait des photos numériques pour pouvoir les monter en film, et lorsque l’appareil calculait, il me disait de ne pas bouger et allait chercher un autre appareil photo et prenait d’autres photos, dont celle de la pochette. Puis Nadia Micault l’a "customisé" à sa façon. Je lui fais totalement confiance, c’est une grande amie. C’est elle qui a fait la pochette du maxi et elle est fabuleuse, je trouve. Alors pour Alice aux pays des merveilles sur la pochette, tu vois, j’ai pas vraiment décidé… Après, le fait qu’Alice soit angoissée et malheureuse… qu’est ce que tu veux me faire dire au juste ?
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26/11/2005
vincent
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Caribou - The Milk of Human Kindness
Leaf (2005)
Il y a un peu près trois ans, j’ai découvert le label Leaf, avec une compilation à forte connotation électronique appelée Lost For Words sortie au prix imbattable d’un CD single. Elle portait bien son nom, car je n’avais vraiment pas de mots pour qualifier l’objet. C’était inclassable et éclectique sans l’être. J’avais envie de parler de post-electro. A l’époque, étaient sortis du lot de cette compilation: Boom Bip, Doseone (plus connu depuis lors en tant que chanteur de 13 & God) et Asa Chang & Junray (souvenez-vous).
Trois ans plus tard, Leaf remet le couvert avec une compilation sobrement intitulée Delivery Room. L’idée de qualifier l’exercice de post-electro s’impose de plus en plus. On ne compte plus les morceaux qui pourraient s’apparenter à une digression électronique d’un groupe post-rock. Cela sonne souvent comme des versions moins nihilistes de Third Eye Foundation.
Je n’ai pas encore fini de digérer complètement la galette, mais un morceau a déjà attiré mon attention: Crayon de Caribou, une sorte de ritournelle enfantine sur fond de batterie jouée avec des moufles. Elle aurait pu parfaitement sortir du mythique Richard D. James Album d’Aphex Twin si elle n’avait pas été accompagnée par cette voix masculine éthérée au possible semblant sortir de la crème des albums psychédéliques. Il ne m’en a pas fallu plus pour me motiver à plonger dans la discographie de Caribou qui ne contient en fait qu’un album: ce surprenant The Milk of Human Kindness.
The Milk Of Human Kindness sonne comme un mariage improbable entre DJ Shadow, Animal Collective et le rock et la pop psychélique des années 70. On nage donc en plein psychédélisme exacerbé, fracassé à coup de samples improbables et truffé de bidouillages étonnants. Les morceaux sont plus entêtants les uns que les autres . On ne sait jamais trop où cela va aller. Cela faisait bien longtemps que je n’avais plus entendu un collage aussi impressionnant.
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05/11/2005
vincent
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Meat Beat Manifesto - At The Center / Skalpel - Konfusion
Rough Trade (2005) / Ninja Tune (2005)
Les deux albums qui nous intéressent sont sortis la même année et pourtant, on a l’impression que près de 10 ans les séparent.
A ma droite, At the Center de Meat Beat Manifesto (cela risque d’en surprendre plus d’un, mais ils sont encore en activité), un disque sonnant comme une de ces productions électro-jazz que Ninja Tune sortait à la pelle à la fin des années 90. On pense à DJ Food, Funki Porcini, Clifford Gilberto et cie: du jazz samplé et recyclé à n’en plus finir dans des mélodies parfaites pour bars branchouilles. Si à l’époque, les poulains de Ninja Tune étaient inévitablement taxés d’inventifs vu qu’ils avaient en quelque sorte inventé le genre (bien avant qu’un St-Germain le fasse rimer avec or), on ne sait pas trop quelle sombre mouche a piqué Meat Beat Manifesto pour le motiver à s’engouffrer dans ce genre déjà mort. Notons tout de même que les deux gars derrière Meat Beat Manifesto ont eu le bon goût de choisir une pochette aussi anachronique que leur album.
A ma gauche, Konfusion de Skalpel, justement une production Ninja Tune (qui, lui, a su évoluer). Skalpel semble avoir été désigné pour jouer les successeurs de The Cinematic Orchestra (également un poulain de Ninja Tune). Skalpel ne recycle pas du jazz. Il se contente d’en jouer en y incorporant de temps en temps une petite touche électro. C’est inférieur à leur modèle, mais on ne peut pas dire qu’il joue dans la même catégorie. Si The Cinematric Orchestra avait l’ambition de jouer un jazz cinématographique assez moderne, Skalpel se contente de s’appliquer à rejouer ce jazz des années 70 qui a accompagné tant de films. Cela évoque inévitablement un nom comme Lalo Schiffrin qui a signé de bien belles partitions comme celles de Magnum Force ou Bullit. Cela se laisse donc écouter facilement, mais sans plus.
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Plus loin dans le temps....
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